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Tarek Zarg El Aioun, IBM : « Le Cloud est une notion mal connue au Maghreb »

Par Maghreb Émergent
juillet 2, 2014
Tarek Zarg El Aioun, IBM : « Le Cloud est une notion mal connue au Maghreb »

Algérie Cloud IBM

 

Le Cloud Computing n’est pas encore dans les mœurs des entreprises ni de l’administration algériennes. Sa place au Maghreb, ne l’est pas mieux, malgré les avantages de cette technologie. De passage à Alger, lors de la FIA 2014, Tarek Zarg El Aioun, General Manager IBM Nord et Ouest Afrique, dresse un état des lieux du Cloud dans la région.

 

N°1 du Cloud aux USA, quelle est la place d’IBM dans la région MENA et au Maghreb ?

Ce que je peux vous dire, c’est que le Cloud est une notion mal connue au Maghreb. Les entreprises ne doivent plus considérer le Cloud Computing comme une tendance purement technologique, mais plutôt comme un catalyseur visant à mettre en place des services plus innovants, des opérations plus optimisées et des business models plus compétitifs à l’échelle internationale. Et pour adopter leur Cloud, les dirigeants des entreprises nord africaines doivent avant tout développer leurs compétences ainsi que celles de leurs équipes autour du Cloud Computing. Le cabinet Gartner estime que le marché des services Cloud de l’IT en région MENA devrait augmenter de 20% d’ici 2016. Certains pays sont en avance dans ce domaine, comme l’Afrique du Sud ou le Kenya. D’autres ont pris conscience de l’importance de son adoption. Mais la démystification du Cloud en Afrique passe avant tout par l’information, l’éducation et la sensibilisation sur les bénéfices que cette nouvelle technologie peut apporter.

 

Quel est le rôle de vos centres d’innovations en Afrique ?

Nous avons annoncé en début de cette année l’ouverture de 4 nouveaux centres d’innovation en Afrique : Nairobi au Kenya, Johannesburg en Afrique du Sud, Lagos au Nigeria et Casablanca au Maroc. Ces centres ont pour objectif commun de contribuer à stimuler l’innovation en Afrique, et mettent l’accent sur le développement de solutions qui utilisent le Cloud, le Big Data et le Business Analytics. Ils développeront  les projets IT d’avenir pour les secteurs clé en Afrique tels que le secteur public, la banque/finance, les télécommunications, le commerce, la santé et le transport. Ces centres d’innovation IBM font partie d’un réseau mondial de plus de 40 centres d’innovation dans 33 pays.

Très concrètement, les centres d’innovation africains d’IBM permettent de mettre les meilleurs experts internationaux d’IBM à la disposition des clients, partenaires, entrepreneurs, start-ups, éditeurs de logiciels indépendants (ISV), professionnels de l’IT ainsi que du monde académique et universitaire. Ils auront ainsi accès à une infrastructure technique avancée, à des ateliers de formation spécifiques, à des solutions métier de pointe et à des ressources en ligne, ainsi qu’à un service d’assistance pour les accompagner dans leurs stratégies de développement à l’international.

 

Avez-vous des projets de coopération avec des universités algériennes et au Maghreb ?

Nous avons collaboré en Algérie avec l’université de Médéa qui s’est équipée d’une solution de calcul de haute performance (High Performance Computer) qui fonctionne à 8 trillions d’opérations par seconde et a permis aux scientifiques de ce centre d’augmenter le rendement de 20% depuis la mise en œuvre, renforçant ainsi l’efficacité de la recherche dans cette université. Ce projet faisait partie d’un plan stratégique plus large destiné à tirer parti d’une approche informatique plus intelligente pour améliorer les perspectives économiques du pays. Le nouveau centre offre une plate-forme de science et de technologie dynamique qui répond à la demande croissante pour des solutions technologiques destinées aux institutions étatiques, universitaires et au secteur privé qui s’appuient sur les compétences humaines et les équipements de haute performance. Depuis ce projet, nous avons signé des accords avec 5 autres universités, et nous pourrons en parler plus en détails très prochainement.

 

Un Cloud destiné aux collectivités locales (registres d’état-civil,…) est-il envisageable ?

Oui tout à fait, c’est même LA réponse, un cloud central pour desservir les collectivités locales, avec des accès sans fil. Le but est de servir de manière unilatérale et via les mêmes procédures et processus tous les citoyens et de manière harmonieuse.

 

Dans votre portefeuille client, quels sont les secteurs qu’on retrouve le plus ? S’agit-il uniquement de grandes entreprises ?

Non, pas du tout. Nous adressons toutes les entreprises, toutes tailles confondues et tous secteurs d’activité. Nous avons des solutions adaptées à chaque taille d’entreprises. Côté stratégie, nous avons un focus sur 4 secteurs clés en Algérie : Banque/Finance, Télécoms, Secteur Public et Oil & Gaz.

 

Le Cloud est-il si sécurisé qu’on le dit ?

Les avantages du Cloud Computing sont certains : introduction plus rapide sur le marché, réduction des coûts, souplesse de l’infrastructure s’adaptant au processus de management, retour sur investissement et performance. Mais les dirigeants doivent d’abord adresser un préjugé général selon lequel le Cloud Computing  est moins sûr que l’infrastructure informatique traditionnelle. L’utilisation du Cloud implique la diffusion des données de l’entreprise hors de ses murs, sur un site externe ou chez un hébergeur tiers. Contrairement à ce que l’on pense, cela permet d’accroître la sécurité autour de ces données et non de la compromettre, surtout si le tiers possède une grande expérience en cyber-sécurité, qui fait souvent défaut à l’entreprise. Un fournisseur d’hébergement Cloud dédié est également plus susceptible de garantir la fiabilité ou la disponibilité du Cloud qu’une infrastructure informatique interne, sujette aux pannes, aux pénuries d’énergie  ou à d’autres aléas.

 

IBM étant une entreprise de droit américain. Est-elle dans l’obligation d’ouvrir les données de ses clients si elle est sollicitée par le gouvernement US ?

Non. Toute donnée qui réside en dehors du territoire américain n’est pas soumise aux lois américaines (Patriot Act)

 

Avez-vous des serveurs en Algérie ?

Pas encore. Encore une fois, nous sommes là pour répondre à la demande du marché et quand nous aurons assez de demande, nous installerons des serveurs en Algérie.

 

En Afrique et au Maghreb, qu’est-ce qui est utilisé le plus, le Cloud comme serveur virtuel ou les applications ?

Pour l’instant il est plus question de IaaS (Infrastructure as a Service) que de SaaS (Software as a Service), ce qui est un peu la tendance mondiale également. Les compagnies sont un peu frileuses quand à l’utilisation d’applications spécialisées qui retiendraient leurs données captives en dehors de leurs centres de données; mais cette tendance est en train de changer, grâce à de nouvelles compagnies qui ont le souci de faire un focus sur leurs affaires et donc de capitaliser sur des moyens tels que les applications de type SaaS, qui leur permettent une plus grande agilité et flexibilité quand à leurs besoins et à leurs moyens informatiques.

 

Quel est, parmi ces trois pays (Algérie, Maroc, Tunisie) le pays le plus dynamique dans l’adoption du Cloud ?

Les opportunités sont à mon sens égales entre les trois pays, qui se ressemblent énormément en terme de potentiel IT. Après, cela dépend des moyens dont disposent les entreprises. Cela dépend également des schémas directeurs nationaux qui encouragent plus ou moins à l’adoption des nouvelles technologies. L’Afrique du Nord est certainement à la traîne par rapport aux pays d’Afrique subsaharienne.

 

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