Selon Farid Bourenani, conseiller du PDG de Cevital, Issad Rebrab, « avec 250 hectares, il y a de quoi mettre en œuvre un port privé et faire beaucoup de trafic en direction de l’Algérie ».
Après avoir perdu la bataille de la reprise du groupe sidérurgique Ascométal fin mai dernier, le groupe privé algérien Cevital revient à la charge pour acquérir les terrains en friche du site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) auprès des nouveaux repreneurs du groupe français.
Jeudi dernier, lors d’une conférence de presse tenue sur le site d’une usine du groupe d’électroménager Brandt repris par le conglomérat algérien en avril dernier, le directeur général du pôle Industrie de Cevital, Malik Rebrab, a confirmé des discussions « en cours » avec les repreneurs français d’Ascométal, pour l’acquisition de 250 ha de terrain en friche avec accès à un port en eau profonde.
Les repreneurs français d’Ascométal, Frank Supplisson et Guy Dollé, s’étaient déclarés la semaine dernière « ouverts » à la cession de ce terrain en friche, ce qui permettrait au groupe privé algérien de réaliser l’ambition première de son offre pour la reprise du groupe sidérurgique. Car Cevital portait dès le départ un « intérêt particulier » pour le site Fos-sur-Mer.
Farid Bourenani, expert en ingénierie financière et conseiller du PDG de Cevital, Issad Rebrab avait indiqué, lors de l’émission hebdomadaire « L’Invité du direct » de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, que le site de Fos-sur-Mer était celui qui intéressait le plus le groupe algérien.
Détourner le trafic de Rouen et Le Havre vers Fos-sur-Mer
« C’est un port en déshérence proche de l’Algérie. Et c’est exactement ce site qui nous intéresse, à la fois pour augmenter la production d’aciers spéciaux et d’aciers courants mais également pour développer d’autres activités en lien direct avec la rive sud de la Méditerranée et les métiers de Cevital », avait déclaré M. Bourenani.
Le conseiller d’Issad Rebrab n’avait pas caché l’ambition du groupe de construire un port en eau profonde, un projet cher au premier industriel algérien qui a été refusé faute d’autorisations des pouvoirs publics. « Avec 250 hectares, il y a de quoi mettre en œuvre un port privé et faire beaucoup de trafic en direction de l’Algérie. Ce trafic qui passe aujourd’hui par Rouen, Le Havre voire Rotterdam, pourrait à l’avenir passer par Fos-sur-Mer », avait-il précisé. Ce projet est motivé, selon lui, par les coûts exorbitants du fret à destination de l’Algérie et aura certainement des retombées positives sur l’économie nationale.