Un séminaire de la Compagnie centrale de réassurance (CCR) organisé mardi à Alger a abordé les risques émergents pour les entreprises dont il faut se protéger. Les cyberattaques, bien sûr, mais pas seulement.
Le président-directeur général de la CCR, Hadj Mohammed Seba a expliqué qu’il était important de connaitre les résultats des expériences étrangères, suisses, françaises et allemandes dans la gestion des nouveaux risques.
Ces risques vont de l’interruption du business aux risques climatiques à l’assurance des pratiques médicales ou la protection des données bancaires. Autant de risques émergents qui sont en débat avec des assureurs algériens qui étaient présents à ce séminaire.
Les risques émergents doivent leur dénomination au fait qu’ils se « développent ou évoluent » « sont généralement caractérisés par une forte incertitude ».
Cette incertitude, explique Alban de Mailly Nesle, Directeur de la gestion des risques du Groupe Axa » provient en partie du manque de données historiques qui les caractérise, mais aussi de changements scientifiques, technologiques, socio-politiques ou de régulations susceptibles de créer des discontinuités dans l’évolution de ces risques. »
Divers régimes de protection existent mais ils diffèrent fortement d’un Etat à l’autre ce qui nécessité la prise de décisions au niveau local. Les assureurs ont souligné que ces protections existent déjà en Algérie mais qu’elles ont besoin d’être développées en s’inspirant des expériences étrangères.
Protéger les systèmes d’information contre les intrusions
Mme Astrid-Marie Pirson de l’entreprise Hiscox en France a mis en garde contre les intrusions dans le système d’information. Pour exercer son activité, a-t-elle noté, une entreprise a besoin d’un certain nombre d’informations qu’elle doit protéger comme les éléments de propriété intellectuelle : brevets, secrets de fabrique, inventions, code source, etc.
Il y a aussi les données stratégiques qu’il faut protéger comme la base de données clients, le plan de développement, les projets de fusion ou d’acquisition ou encore le calendrier d’entrée en bourse.
Les données financières sur l’état de l’entreprise et de ses clients sont aussi à protéger contre les cyberattaques, a indiqué la conférencière. Ces protections doivent aussi toucher les interfaces qui permettent de gérer les machines de production ou encore les données sur les individus que l’entreprise emploie ou avec qui elle travaille.
Tous les participants ont insisté sur la protection des données personnelles comme les informations relative à des personnes physiques identifiées ou identifiables comme les numéros de sécurité sociale.
Les données médicales et de sécurité sociale qui se vendent très facilement assez cher au marché noir car elles sont pérennes et non « réinitialisables » a aussi attiré l’attention des participants.
C’est le cas aussi pour les données bancaires ou le numéro de carte de débit ou de crédit ainsi que le numéro de chèque et qui doivent être protégés. D’ailleurs, toutes ces données sont potentiellement soumises au secret bancaire.
Ainsi, les clés de sécurité en cas de sinistre sont fournies par des assureurs mais faut-il encore disposer d’un personnel qualifié pour éviter les pertes de revenus ou autres, soulignent les participants.
Les énergies renouvelables et les risques climatiques
Un autre risque comme l’interruption du business est abordé par Andrew King de l’assureur Aon Global Risk Consulting (Grande Bretagne) alors que le thème des énergies renouvelables est abordé par Alexander Schröder de Munich Re en Allemagne.
Ce dernier a abordé le programme national d’énergie renouvelable (2015 – 2030) en Algérie avec ses centrales photovoltaïques (PV) et ses centrales solaires thermiques qui peuvent constituer des exemples de sinistres qui ne peuvent pas être pris en charge par l’assurance classique ce qui nécessité des produits d’assurance innovants.
Sur les risques climatiques qui sont importants, Nicolas Châtelain de Partner RE en France a expliqué la manière dont ils sont gérés, ce qui n’a pas manqué de susciter un vif intérêt des experts des experts de la CNMA (mutualité agricole)
L’assurance des pratiques médicales est parmi ceux étant les moins abordés en Algérie et l’expérience des autres pays est exposée par Marc Freuler de Swiss Re. Lors du débat général, il est apparu que les assureurs ont besoin davantage de communication sur ces sujets pour y faire face.