Les placements des compagnies d’assurance dans l’emprunt d’Etat « pourraient atteindre au total un montant compris entre 200 et 300 millions de dollars », souligne le PDG de Alliance Assurances.
Le PDG d’Alliance Assurances qui était mardi « l’Invité du Direct » de la webradio Radio M, a annoncé que sa compagnie a placé récemment le montant de 1 milliard de dinars dans l’emprunt obligataire d’Etat. « La réglementation en vigueur nous oblige à placer 50% des ressources collectées par nos compagnies auprès du Trésor public avec une rémunération qui ne dépassait pas 1,5% par an ». Une compagnie comme Alliance assurance avait récemment encore plus de 2 milliards de dinars placés en bons du Trésor. L’emprunt obligataire qui propose des rémunérations égales ou supérieures à 5% est donc pour Alliance et pour l’ensemble des compagnies d’assurance de la place « une excellente affaire ». « Et l’engouement des assureurs algériens a été rapide et total », souligne Hassan Khelifati, ajoutant que les placements des compagnies d’assurance dans l’emprunt obligataire de l’Etat « pourraient continuer à chaque tombée d’échéance des anciens placements et atteindre au total un montant compris entre 200 et 300 millions de dollars ».
La Bourse d’Alger face à un problème de confiance majeur
Hassan Khelifati a également rappelé que, dans un contexte difficile marqué par la stagnation du chiffre d’affaires du secteur, sa compagnie a affiché un taux exceptionnel de 56 % de distribution de son résultat net. Une décision qui montre qu’Alliance Assurance « souhaite encourager les actionnaires qui lui ont fait confiance et confirmer la régularité de sa politique de distribution des résultats ». Dans le prolongement de cette décision, le manager algérien a tenu à souligner que la relation avec les épargnants algériens semble aujourd’hui fortement sur la sellette. Pour le PDG d’Alliance, l’échec récent de l’introduction à la Bourse d’Alger de la cimenterie de Ain El Kebira soulève en effet « un problème majeur de rupture de confiance entre les petits investisseurs et la Bourse ». Indiquant que les performances réalisées en matière d’attraction de l’épargne par les dernières introductions en Bourse sont sur une pente fortement décroissante, l’assureur algérien rappelle que « dans le but de dynamiser le marché financier, nous avons déjà proposé qu’un montant de 1 à 3 % du chiffre d’affaires de toutes les institutions financières soit consacré à l’animation du marché. Faute de quoi, ce montant devrait être prélevé sous forme de taxe qui devra alimenter une société spécialisée qui sera chargée de le faire ». « Cette action d’entraînement et d’animation du marché nous parait aujourd’hui indispensable, ajoute Hassan Khelifati, sinon, les introductions en Bourse de nombreuses entreprises publiques et privées qui sont programmées pour les prochaines années et qui représentent des appels à l’épargne de plusieurs milliards de dollars risquent toutes de connaître le même sort. On doit désormais aller vite pour que les algériens retrouvent confiance dans la Bourse ».
Une concurrence déloyale avec les compagnies publiques
Le PDG d’alliance se montre, par ailleurs, toujours aussi offensif dans la dénonciation des « distorsions de la concurrence » dont sont les compagnies d’assurance privées. Il dénonce notamment une élimination des compagnies privées des grands marchés de commandes publiques au moyen de procédés qui contreviennent aux lois en vigueur en citant en exemple un « appels d’offre récent d’une société publique du BTP qui réclame 25 années d’activité et 4 milliards de dinars de capital social pour les compagnies soumissionnaires ». Le PDG d’Alliance annonce d’ailleurs que la plainte qui a été déposée par sa compagnie devant le Conseil National de la Concurrence a été rejetée par cette institution.
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