Taux de change multiples, lutte contre le marché informel de la devise, ouverture de bureaux de change, création d’un fonds souverain, l’ancien Délégué général des banques et établissements financiers (ABEF) invite les autorités algériennes à reprendre la main et à ne pas se contenter de la dérive actuelle du dinar.
Abderrahmane Benkhalfa, qui était ce mardi l’invité de Radio M, est une des rares personnalités du monde économique national à ne pas se résigner à la situation de « statu quo » qui caractérise la valeur du Dinar algérien depuis de nombreuses années. Il dénonce l’écart croissant entre un « dinar officiel » cédé à 106 dinars pour un euro et un marché parallèle sur lequel la monnaie nationale ne cesse de se dévaluer et s’ « échange actuellement à plus de 160 dinars pour un euro ». L’ancien porte-parole des banques algériennes voit dans la multiplication des marchés informels de la devise dont il recense plus d’une cinquantaine de centres ayant pignon sur rue à l’échelle nationale, « un danger pour la stabilité de notre économie ».
Taux de change multiples et lutte contre le marché informel
M.Benkhalfa plaide en faveur d’une véritable reprise en main de la valeur de la monnaie nationale par les autorités financières algériennes grâce à la combinaison de mesures administratives et économiques. Au titre du traitement économique de la valeur du dinar, il n’hésite pas à préconiser une dévaluation de la monnaie nationale qui pourrait prendre la forme de l’instauration de taux de change multiples :« un pour les produits de première nécessité et un autre pour le reste des importations par exemple » .
La lutte contre le marché informel de la devise passe aussi selon M.Benkhalfa par l’ouverture de bureaux de change qui pourront contribuer à l’ « assèchement du marché parallèle » en « faisant sortir les petits acheteurs grâce à l’augmentation de l’allocation devise au niveau de 1000 dollars ». Une mesure qu’il continue de recommander en dépit de la situation financière actuelle du pays et dont il chiffre l’impact annuel « entre 1 et 1,5 milliards de dollars » et qui pourrait être inscrite chaque année dans la loi de finance.
Une gestion plus active des réserves de change
Un dernier aspect de cette politique de reprise en main de la valeur de la monnaie nationale souhaitée par Abderrahmane Benkhalfa devrait également s’appuyer sur une gestion plus active des réserves de change nationales qui « ne doivent pas juste être enfermées dans un coffre » mais permettre la création rapide d’un fonds souverain capable de venir efficacement en appui à la politique de diversification de l’économie algérienne.
Extrait vidéo : http://bit.ly/1HHoJ0Z
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