Tandis que l’Algérie peine à amorcer un véritable changement dans sa politique énergétique, avec une dépendance toujours aussi forte aux hydrocarbures et un programme d’énergies renouvelables en panne de volonté politique, des ingénieurs algériens ou d’origine algérienne apportent leur contribution à la transition énergétique…en France.
« Combien sont-ils, ceux des ingénieurs et universitaires Algériens (ou originaires d’Algérie) qui travaillent sur le secteur de l’énergie en France ? », s’interroge le journaliste Nidam Abdi dans un article paru mi-décembre dans « le Cercle » du quotidien français « Les Echos ». « Ils s’appellent Yasmine, Merouane, Nouredine, Amine et Toufik […] Par leur expertise et leur engagement dans l’innovation, ils participent à la transition énergétique française », poursuit le journaliste qui connaît bien le sujet, puisqu’il dirige depuis deux ans Ecoinnovatio.com, une lettre numérique d’information consacrée aux mutations et à la convergence énergie/numérique.
S’il est impossible de connaître le nombre exact de ces talents algériens qui ont choisi de s’investir dans ce secteur, les exemples ne manquent pas, nous révèle Nidam Abdi. Il y a ainsi Yasmine Mansouri, responsable ingénierie énergétique et bilan carbone chez Elan, filiale du constructeur Bouygues, chargée du dossier des bâtiments à énergie positive, à un moment essentiel de l’efficacité énergétique dans le tertiaire. « C’est également à elle que l’on a confié le dossier énergétique de La Tour First à la Défense, lors de la réhabilitation de cette dernière », informe le journaliste.
Matière grise
Outre les ingénieurs, les universitaires algériens ou d’origine algérienne, contribuent largement à la réflexion autour de la transition énergétique en France. A l’image de Merrouane Debbah, « plus jeune scientifique à accéder à la direction d’une Chaire » à l’école supérieure d’électricité Supélec (en partenariat avec Alcatel-Lucent), révèle Nidam Abdi, qui poursuit son inventaire avec Toufik Guettari, « qui a intégré l’équipe de la Silver Economie chez l’équipementier Legrand » et Amine Sehili, auteur d’une thèse consacrée à la « Reconnaissance des sons de l’environnement dans un contexte domotique », un projet appliqué au maintien des personnes âgées à domicile qui a pour titre générique : « Sweet Home ».
Face à un tel constat de l’existence de fortes potentialités dans le développement du secteur énergétique, le journaliste en appelle à « une mise en avant des talents individuels dans les relations franco-algériennes », notamment pour accompagner la transition énergétique en Algérie aussi. « Depuis très longtemps, on dit que l’Algérie, pays rentier d’hydrocarbures est dans l’incapacité d’avoir une industrie de produits de consommation. […] Il semble que le pays est en train de nous surprendre. Gage aux puissants partenaires des deux côtés de la Méditerranée, Sonatrach et Total, de laisser de la place à une diversité franco-algérienne dans le domaine énergétique », avertit le journaliste.