La couverture radio de l’Algérie permet d’offrir une ou plusieurs banques mobiles pour bancariser la population. Outre le volet réglementation, pour réussir le « m-banking », il s’agit aussi de démocratiser un « usage sécurisé » des terminaux mobiles.
Dans une économie en voie de développement, le lancement des services bancaires mobiles (m-banking) permettra de doper le taux de bancarisation des habitants. En Algérie, avec la croissance explosive des utilisateurs des terminaux mobiles et l’arrivée du LTE (4G), l’infrastructure des réseaux des télécommunications mobiles est en train de grandir vers d’autres horizons. Les opérateurs voient ainsi l’opportunité d’intégrer les services financiers dans leur carnet d’activités. Ils pourront accroître leurs revenus en lançant les services bancaires mobiles comme le paiement mobile, le dépôt de chèque à distance, la facturation numérique, etc. Considérée comme condition primordiale au lancement de tels services, la couverture radio de l’Algérie permet aujourd’hui d’offrir au pays une ou plusieurs banques mobiles. Un tel acquis devrait exhorter les décideurs, institutions financières, organismes de réglementation et opérateurs des télécommunications à prendre conscience que la portabilité des services bancaires numériques consolidera l’activité bancaire du pays.
Outre la capacité des technologies mobiles à transmettre efficacement des données financières issues d’applications développées par des compagnies au profit des acteurs du secteur bancaire, la démocratisation de l’usage sécurisé des terminaux mobiles devient incontestablement l’élément moteur de l’idée du « m-banking ». Ailleurs, les services bancaires traditionnels ont déjà parcouru un long chemin afin de pénétrer le marché du « e-banking », grâce aux ordinateurs et réseaux des télécommunications, et sont aujourd’hui élargis à l’ensemble des populations à l’aide du déploiement massif des réseaux mobiles. Contrairement à ce que beaucoup pensent, les services bancaires numériques ne peuvent aucunement être assimilés à de simples transactions financières effectuées sur Internet. Ils englobent l’ensemble des activités bancaires destinées aux citoyens nécessitant un canal de communication qui sera fourni par un média numérique tels que le téléphone cellulaire ou la tablette. Les utilisateurs pourront alors utiliser leurs terminaux mobiles pour ouvrir un compte bancaire, effectuer des virements, payer des factures, etc.
Par ailleurs, dans un contexte académique, les termes « m-banking », « m-transferts », « m-paiement », et « m-finance » font référence à une série d’applications mobiles qui permettent aux usager l’utilisation de leurs terminaux mobiles pour manipuler leurs comptes bancaires, transférer des fonds, ou carrément effectuer des demandes de crédits. En clair, les services bancaires mobiles sont perçus comme faisant partie du « e-banking » dont le but essentiel est celui de mettre à la disposition des usagers non bancarisés, des comptes bancaires virtuels « low cost ». L’accroissement de la concurrence, ainsi que la baisse incessante des coûts d’accès aux technologies utilisées dans le « m-banking » et de développement des applications mobiles, ont facilité le processus de migration vers la banque mobile.
Des modèles de « m-banking »
Ainsi, en desservant les zones rurales en services bancaires, où la quasi-totalité des abonnés de la téléphonie mobile ne sont pas bancarisés, les initiateurs du « m-banking » ont permis de réduire la fracture numérique dans de nombreux pays. Cependant, le défi pour les concernés par une telle solution, comme les institutions financières, les banques, les opérateurs mobiles et les régulateurs, demeure l’épineuse question de trouver l’écosystème le plus adapté à la réalité du pays dans lequel l’objectif d’atteindre l’inclusion financière est devenu une priorité absolue. Un tel objectif consolidera le lien existant entre les télécommunications et le développement humain. Sa réalisation passera obligatoirement par l’adoption d’un modèle de migration vers le « m-banking ». Aujourd’hui, de nombreux modèles de création de banques mobiles existent. Plusieurs d’entre eux sont adaptés aux économies émergentes et ont rencontré un grand succès dans de nombreux pays. A titre d’exemple, on citera le modèle de la banque qui est elle-même prestataire de services, de l’opérateur (Orange), ou d’une joint-venture entre une banque et un opérateur et d’une tierce partie (le cas Vodafone/M-Pesa au Kenya et en Tanzanie). En plus des caractéristiques multidimensionnelles de la population et des facteurs socio-économiques, le choix du modèle dépend principalement de l’orientation de la politique financière du pays. Il découle de plusieurs paramètres dont le profil de l’entité responsable du dépôt de l’argent des clients, du point d’accès au cash et de l’identité de la structure responsable de l’instruction du paiement. Des spécialistes de l’industrie des télécommunications s’accordent à dire que le fournisseur des services bancaires mobiles le plus apte à gérer cette mission est celui remplit le plus les conditions techniques relatives à la couverture radioélectrique du pays.