Avec Skype Translator, la téléphonie sur IP est désormais abordée via l’aspect de la traduction simultanée. Google Translator, lui, veut généraliser la traduction à tous les usages.
L’année dernière, Skype, le leader de la téléphonie IP dans le monde, a lancé la traduction automatique de la parole téléphonique, en temps réel, entre plusieurs locuteurs de différentes langues. Des dizaines de milliers d’usagers ont découvert une nouvelle manière de discuter en ligne sans tenir compte de la langue de leurs interlocuteurs. Le nouveau service baptisé Skype Translator, traduit, en temps réel, les appels vocaux entre différentes langues, tournant, à la volée, de l’Anglais vers l’Espagnol et vice versa. Le fleuron vocal de Microsoft prévoit l’élargissement de l’utilisation de ce service à plus de 40 langues, et promet de lancer dans les années à venir le traducteur universel pour les ordinateurs de bureau et les terminaux mobiles. L’arrivée de ce service n’a été possible que grâce à l’acquisition, en 2011, de Skype par Microsoft. Les équipes de la « Microsoft Research » (MSR), division recherche de Microsoft, ont résolu plusieurs problèmes relevés dans le projet de l’interaction vocale entre l’homme et la machine. Les obstacles de l’application de la technologie des réseaux de neurones ont été ainsi levés.
« Nous pensons qu’avec Skype Translator, nous serons en mesure d’éliminer la barrière linguistique entre humains et de combler, alors, une lacune qui a existé depuis le début de la communication humaine », a indiqué sur le blog de Microsoft, Gurdeep Pall, vice-président de Skype. Il est à rappeler que la relation institutionnelle entre la firme de Redmond et le domaine de la traduction automatique remonte à loin. Elle a coïncidé avec la création du MSR. Bill Gates a fait de la linguistique des technologies vocales une priorité absolue en lui accordant des sources de financement considérables.
De son côté, Google, le leader de la traduction en ligne qui offre aujourd’hui le service de la traduction écrite pour 140 langues, va prochainement mettre à la disposition des internautes une plate forme de transcription automatique des langages populaires parlés en texte écrit. Mieux, la traduction automatique des pages Web a été intégrée dans les fonctions usuelles de chrome, le navigateur de Google. Ce dernier serait également sur le point d’annoncer un service qui permet à un usager d’Android d’orienter son terminal vers une plaque d’une rue étrangère pour recevoir immédiatement la traduction automatique sur l’écran.
Des soucis de traduction du sens
Ces innovations indiquent bien que la science du traitement automatique de la parole humaine à travers un réseau de télécommunications a intégré le groupe des industries des technologies et que la traduction en ligne est devenue aujourd’hui un élément principal dans le processus de l’apprentissage en ligne dans lequel s’engagent quotidiennement des millions de personnes. « Nous disposons mensuellement de 500 millions d’utilisateurs actifs du service de la traduction fourni par toutes nos plateformes dont 90% l’utilisent à partir du Web fixe », a déclaré sur le blog de la compagnie, Hughes Macduff, le directeur de l’ingénierie de Google Translate. La démocratisation de la téléphonie mobile a augmenté le taux de la connectivité de la population mondiale. La quantité des données numériques vocales circulant dans les réseaux a augmenté de manière gigantesque. Le besoin de la traduction automatique de la data multilingue s’avère alors important et utile à l’économie numérique. Mais, cette avancée technologique se heurte au problème au sens vocabulaire des mots traduits automatiquement. Par exemple, si l’usager demande à son terminal de traduire vers une autre langue « il veut manger du poisson », il saura ce que cette phrase signifie. Mais, s’il lui demande de le faire pour « la goutte qui a fait déborder le vase », le terminal donnera une traduction dépourvue de tout sens. Dans le but de lever cet obstacle, les chercheurs du MSR comptent utiliser les probabilités et statistiques pour constituer, pour chaque langue, une base de données composée de phrases préalablement traduites d’une façon manuelle. Ainsi, pour traduire, en Arabe, la phrase « la goutte qui a fait déborder le vase », le système expert ainsi constitué, sous la forme d’un moteur de recherche, cherche la meilleure traduction manuelle réalisée par des linguistes et l’affiche à l’utilisateur.